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OIV et numérisation : un défi à long terme

David BECK Academic - Economics, Society and Political science - Environment and Technologies (AI, blockchain)

Bien que beaucoup considèrent le secteur de la vigne et du vin comme très conservateur et lié à la tradition, il est clair que nous vivons dans un monde qui devient de plus en plus axé sur les données…


Dans cette série d’articles, j’essaie de comprendre les implications des thèmes liés à la traçabilité (chapitre 1), à la transparence (chapitre 2) et à la décentralisation (chapitre 3). Ces thèmes peuvent être considérés comme antonymes de l’industrie du vin.
Dans le premier chapitre, j’analyse la relation entre les producteurs de vin et les consommateurs par le biais de la traçabilité. Il est divisé en six articles. Cet article est le premier de la série Traçabilité. Dans le deuxième chapitre, j’examine les effets que la transparence pourrait avoir sur la chaîne d’approvisionnement du vin. Dans le dernier chapitre, je me demande si la décentralisation pourrait être le futur de la filière vin.

J’ai eu le plaisir d’interviewer 40 acteurs majeurs des secteurs du vin et de la technologie (triés par ordre alphabétique) :
AVEC DES REPRÉSENTANTS
Paul Bounaud, Directeur Community Engagement France / Responsable Pôle Agriculture, Alimentation, Cosmétique, Distribution chez GS1
Gilles Brianceau, Directeur d’Inno’Vin
Pierre Gernelle, Directeur Général de la Fédération des Négociants-Producteurs de Grande Bourgogne
Eric Lamaille, Chef de Service du Syndicat des Vignerons de Champagne
Ignacio Sánchez Recarte, Secrétaire Général du Comité Vins, CEEV (Comités Vins)

AVEC DES EXPERTS TECH
Franck Bourrières Directeur des Ventes & Marketing de Prooftag
Sylvie Busca Cofondatrice et PDG de Wine in Block
Stefan Gendreau, Fondateur Associé d’Augmented Reality Wine labels
Gavin Ger, PDG Adjoint et Directeur Commercial de Laava
Damien Guille, Directeur Global Business Development de Scribos
Maxime Le Coutaller Responsable Commercial de NutriLabel by ATT
Alexandre Mongrenier, Président & CEO de WID Group
Nicolas Moulin, Fondateur et PDG de La Vie Du Vin
Jémérie Pappo Innovation Manager d’Hub One
Jérôme Pichot, PDG d’Advanced Track & Trace (ATT)
Niko Polvinen, Cofondateur et PDG chez Logmore
Sebastian Schier Directeur Général chez VinID


“À l’heure actuelle, les outils numériques et la science des données sont à l’origine de l’évolution la plus innovante de notre société, dans nos vies et dans l’économie. La vitiviniculture peut s’adapter à un rythme et à des stades différents ; dans certains cas, le secteur peut être soumis à de profondes perturbations. Dans un environnement en mutation, les réactions du secteur peuvent être craintives et donc même conservatrices.”

— Paul Roca, Directeur Général de l’OIV — extrait de Digital trends applied to the vine and wine sector study, novembre 2021, p.5–6

L'OIV a lancé son nouveau site web la semaine derniere le 13 octobre 2022. Malheureusement, les redirections des pages n'ont pas été faites. Les liens que j'ai mis dans mon article vers leurs rapports ne fonctionnent pas.

Les objectifs de l’OIV – l’Organisation internationale du vin : informer, assister, contribuer

Les activités de l’OIV sont :

  • élaborer et de formuler des recommandations et de suivre la mise en œuvre de ces recommandations en liaison avec ses membres […] ;
  • soumettre à ses membres toutes les propositions relatives à la garantie de l’authenticité des produits de la vigne […], à la protection des indications géographiques […], à l’amélioration des critères scientifiques et techniques de reconnaissance et de protection des nouvelles variétés de plantes vitivinicole ;
  • contribuer à l’harmonisation et à l’adaptation des réglementations par ses membres […] ;
  • contribuer à la protection de la santé des consommateurs et à la sécurité alimentaire […] ;
  • promouvoir et orienter la recherche et l’expérimentation scientifiques et techniques.

La transformation numérique est-elle une fin en soi ? En avons-nous vraiment besoin ?

— Gilles Brianceau, Directeur d’Inno’Vin

Plan stratégique de l’OIV – “Faciliter la transition numérique”

L’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV) a lancé un nouvel observatoire numérique en 2021. L’initiative vise à fournir des mises à jour sur les tendances numériques et technologiques dans le secteur de la vigne et du vin. Elle s’aligne sur le plan stratégique de l’OIV pour la période 2020-2024, qui s’articule autour de six axes principaux, dont l’axe V est de “faciliter la transition numérique du secteur”.

Toutefois, un certain nombre de défis doivent être relevés avant d’atteindre un niveau de maturité plus élevé (par exemple, le manque de soutien des initiatives publiques, les coûts de mise en œuvre élevés pour les petits producteurs et le faible engagement de l’utilisateur final).

J’ai retranscrit l’extrait de la conclusion d’une présentation faite par Giorgio Delgrosso, Chef du Département Statistiques & Chief Digital Transformation Officer à l’OIV. Cet extrait provient de la vidéo où Giorgio a présenté le rapport sur les tendances numériques report on digital trends — Nov 2021 (13’20).

“Ce rapport offre une bonne vue d’ensemble du statu quo et des principales tendances de la numérisation dans notre secteur. Bien que beaucoup considèrent le secteur de la vigne et du vin comme très conservateur et lié à la tradition, il est clair que nous vivons dans un monde qui devient de plus en plus axé sur les données. À l’OIV, nous pensons que le monde de la vigne et du vin ne fait pas exception.

La numérisation offre de grandes opportunités en termes d’efficacité, de productivité, de transparence et de durabilité. Cependant, dans le même temps, nous avons constaté que le degré d’adoption des technologies numériques est encore assez faible pour un certain nombre de raisons telles que les coûts élevés de mise en œuvre, le manque de soutien du public, le faible engagement et la méconnaissance, en particulier pour ce qui concerne les petits producteurs, de l’absence de normes internationales.” – Giorgio Delgrosso, chef du département des statistiques et responsable de la transformation numérique à l’OIV.

Nous avons un problème d’adoption par l’industrie du vin parce que nous manquons d’intermédiaires, d’intégrateurs.

— Gilles Brianceau, Directeur d’Inno’Vin

Le rapport de l’OIV (Nov. 2021) analyse les différentes technologies utilisées à travers les étapes de la chaîne de valeur : vignoble, cave et distribution. L’intelligence artificielle, la robotique, l’imagerie satellitaire, l’internet des objets (IoT) et la blockchain sont quelques-unes des technologies prises en compte.

La transformation numérique offre au secteur la possibilité de gagner en efficacité, en transparence et en productivité, de s’ouvrir à de nouveaux modèles d’entreprise/propositions de valeur et d’améliorer sa durabilité. Cependant, elle nécessite d’importants investissements en termes de compétences, de capital et de temps, d’où la lenteur de la transition.

Ces technologies sont des outils dont nous ne savons pas grand-chose.

— Pierre Gernelle, Directeur Général de la Fédération des Négociants-Producteurs de Grande Bourgogne

L’étude Tendances numériques appliquées à la vigne et au vin (Digital tends applied to the vine and the wine study (Nov. 2021) de l’OIV indique (p.16) que ” Les consommateurs finaux sont également en mesure d’interagir directement avec les organisations et d’avoir des informations directes sur les étapes de production (par exemple par le biais de la blockchain), ce qui constitue un avantage évident pour les consommateurs finaux “.
Un exemple de transparence accrue pour les consommateurs dans le secteur de la vigne et du vin est l’étiquette électronique qui, grâce à un code QR, permet d’inclure davantage d’informations que ne le permettent les étiquettes traditionnelles.”

Les consommateurs demandent de plus en plus d’informations. Nous [les producteurs] ne pouvons pas nous opposer à cette demande, c’est aussi une question de transparence et de réputation et, si nous ne la fournissons pas, d’autres [les détaillants, les ONG] pourraient le faire, avec le risque de fournir des informations incorrectes.

— Ignacio Sánchez Recarte, Secrétaire Général du Comité Vins, CEEV (Comités Vins)

Traçabilité – “La capacité de suivre et de tracer au moyen d’informations enregistrées” – OIV

En 2007, l’OIV a défini que l’objectif de la traçabilité est d’assurer que les informations clés pour les autorités compétentes, les opérateurs du secteur, les distributeurs, les détaillants et les consommateurs, en ce qui concerne :

• L’origine et les caractéristiques des matières premières utilisées dans le processus vitivinicole du produit en question ;

• L’origine et les spécifications techniques de tous les matériaux et produits chimiques, biochimiques et biologiques utilisés ;

• Les conditions de production, de transformation, d’emballage, de stockage et de distribution de tout produit (fini ou en cours de production) ;

• La composition ou les paramètres analytiques pertinents de chaque lot de production ;

• L’identité de la (des) personne(s) responsable(s) dans un processus de production, de transformation ou de distribution vitivinicole pour permettre, le cas échéant, un rappel rapide des produits et déterminer les responsabilités en cas de risque pour les consommateurs.

Nous devons faire face au changement climatique, au développement durable, à de nouvelles approches éco-agricoles, ainsi qu’à de nouvelles stratégies viticoles et œnologiques à faible impact environnemental, et à une protection transparente des producteurs et des consommateurs […] Les plantes, les professionnels et, par conséquent, les consommateurs ne peuvent plus être repoussés.

— Luigi Moio, Président de l’OIV — extrait de the OIV Activity Report 2021

OIV — “Considering Information systems assist transparency in the production process and confidence in the market, from producer to consumer” I am going to focus, in this article, about the winemaker-consumer relationship: information to consumers (eg. nutritional and authentification) and information to producers (e.g. sensing and authentification).

J’analyse les impacts et les méthodes pour atteindre trois objectifs : “l’origine et les caractéristiques des matières premières”, “l’origine et les caractéristiques techniques de tous les matériaux et produits chimiques, biochimiques et biologiques utilisés”, et “les conditions de production, de transformation, de conditionnement, de stockage et de distribution”. Les autres objectifs et la manière de les atteindre seront analysés dans le prochain article.

If you wish to read more, here are other articles I wrote: the perception of the taste of wine using AI, how nudge marketing can explain review and rating wine, how to bring the winemaker closer to the consumer using AI.

L’OIV a adopté des lignes directrices de base pour le développement d’une approche cohérente et standardisée de la traçabilité dans le secteur vitivinicole applicable entre les pays. Le groupe ad hoc “Traçabilité et étiquetage” de l’OIV a considéré que “la traçabilité est un outil parmi d’autres qui peut être utilisé, le cas échéant, pour contribuer à la sécurité alimentaire et à la protection des consommateurs, et pour faciliter les échanges”.

TRAÇABILITÉ = capacité de suivre et de tracer les produits vitivinicoles à travers toutes les étapes nécessaires de la production, de l'élaboration et de la distribution, au moyen d'informations enregistrées - OIV 2007.

Nous n’avons pas les moyens de contrôler la distribution, sauf à avoir des filiales locales.

— Pierre Gernelle, Directeur Général de la Fédération des Négociants-Producteurs de Grande Bourgogne

Les systèmes de traçabilité consistent en des enregistrements et/ou de la documentation et sont complétés, si nécessaire, par des échantillons analysés à des étapes critiques du processus de production, de la chaîne d’approvisionnement et du cycle de vie commerciale du produit, qui ont des implications en matière de sécurité alimentaire et des implications commerciales ou économiques.

La conservation et la diffusion de l’information doivent se faire de manière à protéger le droit à la confidentialité des sujets abordés au cours des différentes étapes, de manière à protéger les éléments de l’avantage concurrentiel du producteur, lorsque cela n’est pas contraire à d’autres obligations légales.

Les systèmes de traçabilité doivent respecter et être compatibles avec tous les éléments appropriés des systèmes nationaux officiels de contrôle du stockage, de la gestion et de la circulation des produits vitivinicoles. Les systèmes de traçabilité peuvent être étayés par des documents commerciaux, des étiquettes ou d’autres moyens connexes.

La préoccupation la plus fréquente des viticulteurs est que lorsqu’ils vont ailleurs, leurs vins n’ont pas le même goût que lorsqu’ils sont dans leur propre vignoble, dans leur propre région.

— Robin Grumman-Vogt, PDG d’eProvenance

Les règlements font avancer l’industrie du vin

Au cours des dernières années, les pays, les organismes de réglementation et les autorités locales ont eu tendance à exiger des fabricants qu’ils fassent figurer un nombre croissant d’informations sur les étiquettes des produits. Ces informations peuvent aller des avertissements et mises en garde sur les types de matériaux utilisés jusqu’aux données cliniques, qui doivent alors être traduites dans d’autres langues. Les autocollants sont de plus en plus épais, les textes de plus en plus petits et les étiquettes de plus en plus nombreuses. Avec l’introduction des étiquettes électroniques, la diffusion des informations contenues dans les étiquettes est devenue plus rapide et plus pratique.

Les progrès technologiques considérables bouleversent l’environnement réglementaire actuel et posent des défis importants aux régulateurs qui s’efforcent de maintenir un équilibre entre la promotion de l’innovation, la protection des consommateurs et la prise en compte des conséquences involontaires potentielles de la perturbation.

Les technologies émergentes telles que l’intelligence artificielle (IA), l’apprentissage automatique, l’analyse des big data, la technologie des registres distribués (blockchain) et l’internet des objets (IoT) créent de nouveaux modes d’interaction avec les consommateurs – et perturbent les modèles commerciaux traditionnels. C’est une ère dans laquelle les appareils intelligents répondent aux besoins des consommateurs et les anticipent.

Dans le sillage de ces évolutions, les responsables de la réglementation sont confrontés à un défi majeur : comment protéger au mieux les citoyens, garantir des marchés équitables et faire appliquer les réglementations, tout en permettant à ces nouvelles technologies et entreprises de prospérer ? L’hypothèse selon laquelle les réglementations peuvent être élaborées lentement et délibérément, puis rester en place, inchangées, pendant de longues périodes, a été bouleversée dans l’environnement actuel.

La réglementation est un levier puissant pour faire avancer les choses, et l’interopérabilité est nécessaire pour permettre une mise en œuvre efficace par toutes les entreprises.

— Paul Bounaud, Responsable Pôle Agriculture, Alimentation, Cosmétique, Distribution chez GS1

Je considère qu’il n’y a que deux blocs permettant l’émergence de la traçabilité pour la filière vitivinicole : les Etats-Unis et l’Union européenne. Rappelons que les Etats-Unis ne sont pas membres de l’OIV, seul l’Etat du Texas est observateur. C’est également le cas de la Chine, qui est observateur, mais qui souhaite devenir un Etat membre de l’OIV. La traçabilité est un enjeu important pour la Chine. J’en sais quelque chose : mon institut de recherche travaillait avec d’autres experts dans les vignobles pour lutter contre la contrefaçon. Néanmoins, je n’oublie pas ce qui est arrivé au vin australien. La Chine utilise le vin comme levier pour influencer les gouvernements occidentaux. La Chine pourrait utiliser la traçabilité comme une barrière à l’entrée des projets que j’ai décrits ci-dessous, en imposant des exigences accrues en matière d’information. En effet, la Chine aime le rapport de force et n’hésite pas à contraindre les États.

2.1. Traçabilité dans le cadre de la loi sur la modernisation de la sécurité alimentaire (Food Safety Modernization Act) – les règles proposées pour l’importation de vin aux États-Unis

La Food and Drug Administration (FDA) considère les établissements vinicoles comme des usines de fabrication de produits alimentaires. Ils doivent donc être enregistrés auprès de la FDA et se conformer à la loi sur la modernisation de la sécurité alimentaire (FSMA).

La loi sur la modernisation de la sécurité alimentaire (Food Safety Modernization Act) est entrée en vigueur en 2011. Cette loi sur la sécurité alimentaire a élargi les pouvoirs de la FDA dans le but de renforcer la sécurité de l’ensemble de l’approvisionnement alimentaire des États-Unis, y compris les vins et les produits dérivés du vin. Cette dernière série de mises à jour de la FDA crée de nouvelles responsabilités pour les exploitants de caves, de vignobles et de chaînes d’approvisionnement. L’environnement législatif n’a pas changé autant pour les producteurs de vin que pour, par exemple, une usine de conditionnement de viande. La bonne nouvelle, c’est que les spécialistes de la sécurité alimentaire considèrent le vin comme un produit à faible risque.

Règle proposée par la FSMA pour la traçabilité des aliments

La section 204 du Food Safety Modernization Act (FSMA) de la FDA exige que la FDA désigne les aliments pour lesquels des exigences supplémentaires en matière de tenue de registres sont appropriées et nécessaires pour protéger la santé publique, et qu’elle établisse ces exigences en matière de tenue de registres. Les exigences supplémentaires en matière de tenue de registres que la FDA propose d’établir sont décrites dans la règle proposée “Requirements for Additional Traceability Records for Certain Foods (Food Traceability)” et visent à faciliter le suivi rapide et efficace du mouvement d’un aliment afin de prévenir ou d’atténuer une épidémie de maladie d’origine alimentaire.

L’établissement vinicole doit également garder une trace de chaque ingrédient utilisé dans chaque vin produit, mis en bouteille et expédié par l’établissement vinicole. La FDA n’a pas prévu de sanctions spécifiques, mais rappelle simplement aux exploitants d’installations alimentaires et aux importateurs que le non-respect des exigences en matière d’enregistrement, de notification préalable ou de tenue de registres (une fois qu’elles sont obligatoires) constitue un acte interdit, et que les contrevenants s’exposent à des poursuites civiles ou pénales.

L’alarme ne se déclenchera probablement pas avant 2026, mais le temps presse. Lors d’une réunion publique organisée en décembre dernier, Frank Yiannas, commissaire adjoint de la FDA, a prévenu le public qu’il entendrait “beaucoup parler de données et de normes”. Mais, a-t-il souligné, “il s’agit en fin de compte de protéger les consommateurs contre les aliments contaminés”.

Bien que la FDA n’exige pas de dossiers électroniques, elle les “encourage fortement”. La numérisation est peut-être le seul moyen de produire une “feuille de calcul électronique et triable” en 24 heures sans avoir à subir de graves maux de tête.

Le système proposé par la FDA suit les événements de suivi critiques (CTE) dans la chaîne d’approvisionnement et stipule la saisie d’éléments de données clés (KDE) tout au long de la chaîne. Il exigera également la création d’un “lot” identifié par un code spécifique, tel qu’un “lot”, une “série de production” ou, dans le cas des cultivateurs, ce qui est récolté au cours d’une période de 24 heures.

Les producteurs de vin n’utilisent pas de produits de traçabilité parce qu’ils n’y sont pas contraints. Il n’existe pas de législation comme pour l’industrie pharmaceutique ou l’industrie du tabac.

— Jérôme Pichot, PDG d’Advanced Track & Trace

Si les producteurs utilisent un ingrédient figurant sur la liste de traçabilité alimentaire (par exemple les œufs), mais que le produit est transformé par une étape de mise à mort, le producteur doit adhérer à ces exigences de traçabilité, mais ceux qui se trouvent en aval de la chaîne d’approvisionnement ne doivent pas le faire. Les événements de transformation qui n’impliquent pas d’étape de mise à mort nécessiteront tout de même la tenue des registres exigés par cette proposition de règlement. La période de consultation publique pour cette proposition de règlement se termine le lundi 22 février. La règle doit être finalisée d’ici novembre 2022, après quoi les entreprises de la chaîne d’approvisionnement disposeront de deux ans pour s’y conformer. Les producteurs et autres acteurs de la chaîne d’approvisionnement doivent se préparer à mettre en œuvre la règle finale d’ici la fin de l’année 2024.

UE – Règlement sur la transparence de l’évaluation des risques dans la chaîne alimentaire

Le reglement vise à permettre aux consommateurs d’avoir une plus grande confiance dans le processus d’approbation de la sécurité alimentaire en améliorant la transparence des évaluations des risques de l’UE dans la chaîne alimentaire et en renforçant la fiabilité, l’objectivité et l’indépendance des études utilisées par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (“EFSA”). Le règlement poursuit quatre objectifs principaux :

  • Assurer une plus grande transparence du processus d’évaluation des risques de l’UE dans la chaîne alimentaire en permettant aux consommateurs d’accéder aux études et informations scientifiques ;
  • Renforcer l’indépendance des études scientifiques, en obligeant les entreprises qui demandent une autorisation à présenter toutes les informations pertinentes, y compris les études défavorables ;
  • Développer une communication complète et efficace sur les risques ;
  • Renforcer la gouvernance de la coopération scientifique.

Le règlement s’accompagne d’une plus grande transparence et d’une plus grande rigueur scientifique. Les entreprises devront être attentives aux nouvelles exigences de transparence et aux dispositions en matière de confidentialité, ainsi qu’à l’impact que la publication obligatoire des études scientifiques peut avoir sur l’innovation et le développement de nouveaux produits dans le secteur.

Comment pouvons-nous augmenter le niveau d’intérêt et être plus solidaires ? En permettant la #collaboration# de toutes les parties prenantes impliquées dans la question commerciale : associations, fournisseurs de solutions, marques, commerçants, etc. car il y a une atomicité. Il s’agit d’une question d’interdépendance.

— Paul Bounaud, Responsable Pôle Agriculture, Alimentation, Cosmétique, Distribution chez GS1

Il s’agissait du premier article du chapitre 1 – Traçabilité. Dans le prochain article, je rappelle de noter une date si vous voulez continuer à vendre du vin dans l’UE.