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L’IoT pour la filière vin ou comment collecter des données

David BECK Academic - Economics, Society and Political science - Environment and Technologies (AI, blockchain)

L’IoT peut être utilisé pour créer un réseau intelligent dans lequel tous ses membres communiquent et transmettent en permanence des informations entre eux – en particulier les machines et les produits…


Dans cette série d’articles, j’essaie de comprendre les implications des thèmes liés à la traçabilité (chapitre 1), à la transparence (chapitre 2) et à la décentralisation (chapitre 3). Ces thèmes peuvent être considérés comme antonymes de l’industrie du vin.
Dans le premier chapitre, j’analyse la relation entre les producteurs de vin et les consommateurs par le biais de la traçabilité. Il est divisé en six articles.. Cet article est le troisième du chapitre 1. Dans le deuxième chapitre, j’examine les effets que la transparence pourrait avoir sur la chaîne d’approvisionnement du vin. Dans le dernier chapitre, je me demande si la décentralisation pourrait être l’avenir de la filière vin.

J’ai eu le plaisir d’interviewer 40 acteurs majeurs des secteurs du vin et de la technologie pour rédiger cet article (triés par ordre alphabétique).

AVEC DES REPRÉSENTANTS
Paul Bounaud, Directeur Community Engagement France / Responsable Pôle Agriculture, Alimentation, Cosmétique, Distribution chez GS1
Gilles Brianceau, Directeur d’Inno’Vin
Pierre Gernelle, Directeur Général de la Fédération des Négociants-Producteurs de Grande Bourgogne
Eric Lamaille, Chef de Service du Syndicat des Vignerons de Champagne
Ignacio Sánchez Recarte, Secrétaire Général du CEEV (Comités Vins)

AVEC DES EXPERTS TECH
Franck Bourrières Directeur des Ventes & Marketing de Prooftag
Sylvie Busca Cofondatrice et PDG de Wine in Block
Stefan Gendreau, Fondateur Associé d’Augmented Reality Wine labels
Gavin Ger, PDG Adjoint et Directeur Commercial de Laava
Damien Guille, Directeur Global Business Development de Scribos
Maxime Le Coutaller Responsable Commercial de NutriLabel by ATT
Alexandre Mongrenier, Président & CEO de WID Group
Nicolas Moulin, Fondateur et PDG de La Vie Du Vin
Jémérie Pappo Innovation Manager d’Hub One
Jérôme Pichot, PDG d’Advanced Track & Trace (ATT)
Niko Polvinen, Cofondateur et PDG de Logmore
Sebastian Schier Directeur Général de VinID


RFID a.k.a Sensors IoT – Traçabilité complète de la chaîne d’approvisionnement

L’IoT peut être utilisé pour créer un réseau intelligent dans lequel tous ses membres communiquent et transmettent en permanence des informations entre eux – en particulier les machines et les produits. Les informations partagées ne sont pas seulement collectées, mais aussi évaluées et interprétées. Cela permet aux machines et aux produits en réseau de s’autocontrôler, ce qui constitue la base d’une imitation indépendante des mesures.

RFID est un terme générique qui décrit une technologie permettant de transmettre une identité (ID : souvent un numéro de série) par radiofréquence (RF). La RFID est une technologie très polyvalente qui trouve des applications dans toutes les entreprises – du contrôle des processus de fabrication à la maintenance et à l’inspection des équipements, en passant par la gestion des actifs et le suivi des marchandises jusqu’à la distribution.

Les technologies RFID peuvent être intégrées à d’autres technologies de fabrication ou de chaîne d’approvisionnement, telles que les systèmes automatisés de manutention des palettes et de préparation des commandes, afin de réduire le délai entre la commande, l’expédition et la livraison. Les applications RFID peuvent suivre automatiquement le mouvement des marchandises et télécharger les informations vers le système ERP ou de gestion financière.

Les données étant collectées et téléchargées électroniquement, la RFID permet également d’éviter les erreurs de transcription, la duplication des données et les “articles manqués” lorsqu’elle est utilisée pour collecter des données sur un grand nombre d’articles simultanément. Comme la RFID permet de saisir des données en temps réel à différents stades du cycle de vie d’un bien ou d’un produit, elle fournit des informations de gestion améliorées à des fins de planification et d’exploitation. Les entreprises peuvent utiliser ces informations pour améliorer leur efficacité.

Les systèmes RFID permettent également de s’assurer que les articles ont été soumis à tous les contrôles et processus appropriés. L’étiquetage RFID permet de garantir la traçabilité en suivant un article depuis son point d’origine. Les technologies RFID peuvent être intégrées à d’autres technologies de fabrication ou de chaîne d’approvisionnement.

Personne ne connaît l’état des stocks ni ne sait si les vins ont été vendus. Nous pouvons anticiper les besoins de réapprovisionnement.

Nicolas Moulin, Fondateur et PDG de La Vie Du Vin

Avant que le produit n’arrive sur le marché, des conditions lui sont attribuées dans le système en ligne. Par exemple, il ne peut être vendu que dans une région spécifique (marché régional). Si un produit est scanné en dehors de la région de vente prévue, des processus prédéterminés sont automatiquement lancés. Par exemple, les livraisons aux grossistes de cette région peuvent être temporairement interrompues, car les partenaires commerciaux sont soupçonnés de se livrer à des activités illégales. Il s’agit là d’une option parmi d’autres.

L’IoT permet une approche intégrée de la protection contre la contrefaçon, de l’optimisation des processus et de la transparence du marché, offrant une réelle valeur ajoutée aux propriétaires de marques.

La Vie Du Vin collecte les données toutes les heures. Il y a de grandes surprises auxquelles nos clients ne s’attendaient pas lorsque leurs vins sont stockés dans leurs bâtiments.

Nicolas Moulin, Fondateur et PDG de La Vie Du Vin

CAS PRATIQUE 7 - Retracer les principales étapes du voyage de la bouteille
Bernard Magrez a cherché l'IoT pour contrôler ses vins. La Vie Du Vin est une solution qui permet de suivre et de sécuriser le parcours des commandes grâce à un capteur, une petite brique placée dans une caisse ou dans une palette. Ce "guetteur" mesure la température, la luminosité, l'hygrométrie, les vibrations grâce à un accéléromètre. Les seuils sont personnalisables en fonction de vos sites de stockage, selon les saisons…. La Vie Du Vin équipe également les caves.
Cet IoT compte les bouteilles encore actives ou les caisses non ouvertes. Grâce à un capteur de lumière, il trace les dates d'ouverture de la caisse. Si les bouteilles sont stockées dans une cave ou dans un conteneur, les données continuent d'être enregistrées. Elles seront communiquées automatiquement dès que l'IoT sera reconnecté au réseau.
"Leurs objectifs sont multiples. Il peut s'agir de détecter à distance d'éventuels accidents de température ou de chocs, ou encore un éventuel détournement de commercialisation. Des seuils d'alerte peuvent être définis et les clients peuvent tout suivre en temps réel sur notre plateforme", explique Nicolas Moulin, président fondateur de La Vie Du Vin.

Le Champagne Philipponnat a voulu faire un essai avec les importés d’Europe de l’Est. Le lendemain, des caisses ont été envoyées en Italie, ce qui est très ennuyeux pour les importateurs italiens qui ont des contrats d’exportation.

Nicolas Moulin, Fondateur et PDG de La Vie Du Vin

Source: La Vie du Vin

Certains clients me disent : “Je travaille avec 40 négociants. Si j’en supprime 10, ce n’est pas un problème.”

Nicolas Moulin, Fondateur et PDG de La Vie Du Vin

La grande force des capteurs IoT est bien sûr la nature automatique de la capture d’informations. Je veux dire par là qu’il n’est pas nécessaire qu’une personne capture l’information… ce qui est et sera toujours le préjugé initial pour toute collecte de données.
Il s’agit d’une technologie plus coûteuse que le QR Code et le NFC. C’est pourquoi il est recommandé d’utiliser ces capteurs pour les très grands vins stockés dans des caisses en bois, faisant l’objet d’un investissement : l’acheteur achète, il stocke ou fait stocker puis revend, ainsi de suite jusqu’à ce qu’un acheteur devienne le dégustateur du précieux nectar… qui, espérons-le pour lui, n’a pas trop souffert des contraintes liées à un mauvais stockage ou à une mauvaise manipulation lors de l’étape logistique.
La technologie de l’IoT va encore s’améliorer. Des batteries d’une durée de vie allant jusqu’à 20 ans commencent à voir le jour, car on ne peut pas remplacer un lot avec une batterie vieille de 10 ans par un nouveau modèle plus puissant. Prochaine étape : une batterie de 40 ans et plus. Mais convenons qu’une batterie fiable pendant 20 ans est suffisamment rare à l’heure actuelle pour être valorisée.
La RFID présente l’avantage de pouvoir scanner les produits à une plus grande distance, et il n’est pas nécessaire de scanner manuellement chacun d’entre eux, comme c’est le cas avec les codes QR. Il est également possible de lire plusieurs RFID en même temps. Mais la RFID ne fournira jamais de méthode de transmission entre le producteur et le consommateur, et ne pourra jamais établir la confiance entre vous et vos clients.

Chaîne d’approvisionnement et avantages pour les consommateurs – Fusionner les codes QR et l’IoT

Nos QR codes intelligents permettent de suivre la température.

Niko Polvinen, Cofondateur et PDG de Logmore

CAS D'UTILISATION 8 - Capteur de température combiné à la technologie du code QR
Logmore est une entreprise finlandaise qui est en train de développer ses solutions pour l'industrie du vin. Elle s'est fait connaître pendant la pandémie en permettant la traçabilité de la distribution des vaccins. Elle travaille avec les plus grandes sociétés de transport telles que DHL, DSV, DB Schenker, pour n'en citer que quelques-unes.
Leur solution est une combinaison d'un enregistreur de données qui capture la température, l'humidité, la lumière et les chocs, et d'un service en nuage. Ce capteur, qui utilise un code QR dynamique, peut être placé dans une boîte ou une palette.
Logmore travaille sur une solution de nouvelle génération de capteurs de contrôle de la température et publiera bientôt les nouvelles solutions. Ce code QR dynamique de nouvelle génération, apposé sur l'étiquette du vin, informera les consommateurs de la bonne température. Cela devrait ravir les vignerons de Champagne à qui les consommateurs demandent constamment quelle est la bonne température de consommation.
Cela va plus loin que ce que fait la marque Taylors avec son Taylors Temperature Challenge ou que ce que font certaines jeunes marques de Champagne, puisqu'il y a aussi le code QR unique pour garantir l'authenticité. Logmore envisage également de permettre aux consommateurs de disposer des informations nutritionnelles imposées par l'Union européenne à partir de décembre 2023 ainsi que des informations sur la température de dégustation.
Logmore m'a dit qu'elle préparait une solution pour coupler les informations enregistrées pendant le transport, y compris les points de géolocalisation, de manière à ce que la route vers le marché soit également disponible pour les consommateurs lorsqu'ils scannent le code QR de la bouteille.
Source: Logmore

Nous ne parlons pas de traçabilité entre nous. Nous ne cherchons pas de synergie entre les fournisseurs de traçabilité.

Nicolas Moulin, Fondateur et PDG de La Vie du Vin

Les codes QR offrent la même facilité d’utilisation que les codes-barres d’autrefois, mais avec des fonctionnalités bien meilleures. Alors que ces méthodes de gestion des stocks ne pouvaient transmettre que des sources de données limitées dans le passé, elles peuvent désormais suivre des mesures complexes de l’état des expéditions et offrir un contrôle des circonstances. En effet, les dispositifs de code QR peuvent inclure des capteurs qui capturent des informations importantes telles que l’humidité, la température et les données relatives aux chocs.

Cela vous permet de savoir si vos produits ont été manipulés de manière appropriée pendant le transport et peut même vous aider à éviter d’expédier des marchandises qui pourraient être compromises ou à identifier les points faibles de votre logistique. En outre, l’un des aspects les plus attrayants des codes QR par rapport à toute autre méthode de transmission de données est que ces données peuvent désormais être transmises au client. Les clients peuvent vérifier par eux-mêmes, à l’aide de leur smartphone, que leurs produits ont été manipulés en toute sécurité.

Il est dans l’intérêt des entreprises viticoles que toutes les bases de données soient interconnectées afin de créer un environnement de données unique. La concurrence entre les bases de données et la structure en silos qui en découle n’est positive pour personne.

Ignacio Sánchez Recarte, Secrétaire Général du CEEV

Traçabilité, données – ce que disent les institutions internationales

Normalisation des étiquettes électroniques par GS1

GS1 est une organisation à but non lucratif qui établit des normes mondiales pour les entreprises afin d’améliorer l’efficacité et la transparence tout au long de la chaîne d’approvisionnement. GS1 compte plus de 1,5 million d’entreprises utilisatrices qui s’appuient sur les normes de l’organisation pour rationaliser leurs opérations, relever les défis du secteur et positionner leurs entreprises de manière à répondre à l’évolution des conditions du marché. Les codes à barres GS1 sont devenus la norme de référence pour les entreprises alimentaires qui mettent en œuvre la gestion et l’échange de données commerciales numériques.

GS1 est une organisation axée sur l’utilisateur qui permet aux entreprises membres de se conformer aux exigences commerciales et réglementaires. Pour parler le même langage mondial, les entreprises collaborent au sein de GS1 pour concevoir et déployer des normes d’identification (produits, entreprises, lieux, boîtes, palettes, etc.) et de communication pour la traçabilité jusqu’aux consommateurs.
DLe partage des données est essentiel pour la traçabilité. L’étape suivante a été franchie en 2005 lorsque le règlement européen 178/2002 est entré en vigueur et a renforcé les exigences réglementaires pour mieux informer les consommateurs. GS1 in Europe a permis à l’industrie de concevoir un ensemble de lignes directrices pour la traçabilité du vin tout au long de la chaîne d’approvisionnement.
Les entreprises qui ont élaboré ces lignes directrices sont Allied Domecq, Constellation Europe, Diageo, Distell, E&J Gallo, Waverley, Henkell & Söhnlein et Les Grands Chais de France. Les lignes directrices sur la traçabilité de la chaîne d’approvisionnement du vin ont été élaborées dans le but d’aider les producteurs de vin et les fournisseurs de l’Union européenne à mettre en œuvre le système GS1 afin de faciliter le respect des dispositions relatives à la traçabilité de la législation alimentaire générale de l’Union européenne.

Les normes GS1 rendent possible l’interopérabilité à l’échelle de la chaîne d’approvisionnement, en codifiant les communications interentreprises et en permettant la visibilité entre les nœuds et les événements de la chaîne. L’adoption de normes de données partagées est largement considérée comme l’étape la plus importante à franchir par l’industrie pour parvenir à la traçabilité. Sans un langage commun, les programmes de traçabilité ont moins de chances d’être mis en œuvre avec succès dans l’ensemble de l’industrie.

GS1 offre un espace neutre à toutes les parties prenantes qui peuvent décider de collaborer pour résoudre ensemble les problèmes qu’elles ne peuvent pas résoudre seules. L’intelligence collective est l’ADN de GS1.

Paul Bounaud, Responsable Pôle Agriculture, Alimentation, Cosmétique, Distribution chez GS1

Source: GS1

IDENTIFIER

GS1 utilise des identifiants uniques à l’échelle mondiale pour les produits et les lieux. Ces identifiants peuvent ensuite être utilisés tout au long de la chaîne d’approvisionnement pour rechercher des informations sur le produit dans une base de données, ou être encodés dans un support de données et capturer des informations en scannant le code-barres.

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GS1 QR Code : les codes QR GS1 sont des codes-barres bidimensionnels, ce qui signifie que les données sont stockées dans plusieurs dimensions. Les données sont encodées dans un carré ou un rectangle lisible par une machine, sous la forme d’un motif noir et blanc, qui peut être lu horizontalement ou verticalement. Bien que de forme similaire, ces codes ont une capacité de données encore plus élevée que le GS1 DataMatrix. Les codes GS1 QR sont généralement utilisés pour stocker les emballages étendus. Les codes GS1 QR doivent contenir les informations GTIN.

EPC®-Enabled RFID : les codes électroniques de produits (EPC) sont stockés à l’aide de capteurs d’identification par radiofréquence (RFID) afin de suivre les produits tout au long de la chaîne d’approvisionnement. La technologie RFID utilise des lecteurs à ondes radio pour activer et lire les étiquettes qui stockent les données. Ce matériel relativement bon marché permet de transférer des données sur les produits sans code-barres visuel.

PARTAGER

BLOCKCHAIN : la blockchain est une technologie émergente de gestion de données et de transactions distribuées. Cette technologie est un outil prometteur permettant aux entreprises de réaliser des transactions entre elles et de déplacer des actifs dans le monde entier de manière sécurisée. Les normes GS1 contribueront à permettre l’utilisation des technologies blockchain en fournissant un cadre pour les formats, les processus et les types de données partagés.

Il y a beaucoup de données disponibles créées tout au long de la chaîne d’approvisionnement. Le problème qui doit être résolu d’urgence est la qualité des données dans les échanges B2B2C en raison de la pression réglementaire comme les informations nutritionnelles et les attentes des consommateurs. Les partenaires commerciaux veulent des données précises sur les produits et la confiance des consommateurs dans les produits repose sur des informations cohérentes et précises.

Paul Bounaud, Responsable Pôle Agriculture, Alimentation, Cosmétique, Distribution chez GS1

EPCIS 2.0 et interopérabilité

EPCIS est le standard de partage de données phare de GS1 pour permettre la visibilité, au sein des organisations ainsi qu’à travers toute une chaîne d’approvisionnement de partenaires commerciaux et d’autres parties prenantes. Il permet de savoir “quoi, quand, où, pourquoi et comment” les produits et autres actifs, en permettant la saisie et le partage d’informations interopérables sur le statut, la localisation, le mouvement et la chaîne de possession.

EPCIS aide l’industrie à fournir une transparence supplémentaire sur les produits qu’elle fabrique et distribue. Alors que l’industrie poursuit sa transformation numérique vers des chaînes d’approvisionnement plus durables et circulaires, GS1 a répondu à ce besoin en apportant des améliorations à EPCIS. Les partenaires commerciaux disposent désormais d’une méthode standardisée pour inclure des données de capteurs et des certifications de produits et de processus dans leurs messages d’événements – ce qui favorise davantage l’utilisation d’un langage commun entre les systèmes qui doivent communiquer efficacement.

EPCIS est un standard de messagerie d’événements de traçabilité qui permet d’améliorer la visibilité de la chaîne d’approvisionnement en partageant des données d’événements à l’aide d’un langage commun à travers, entre et au sein des entreprises. EPCIS 2.0 prend en charge les cas d’utilisation existants et émergents de l’industrie pour la traçabilité et la visibilité de la chaîne d’approvisionnement.

EPCIS 2.0 ajoute la prise en charge de :

  • Les données de capteurs pour la surveillance de l’état des actifs (par exemple, dans les chaînes du froid) et les processus IoT industriels.
  • Les détails de certification relatifs aux produits, aux organisations et aux lieux.
  • Définitions en ligne liées et consultables pour tous les champs et classes de données d’événement, les listes de codes et les valeurs.
  • syntaxe JSON / JSON-LD conviviale pour les développeurs
  • API REST pour la capture et l’interrogation des données d’événements, facilitant l’intégration de l’EPCIS dans des applications évolutives.
  • syntaxe GS1 Digital Link URI pour exprimer les identifiants GS1 dans les données d’événements EPCIS.

Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’UE

Selon l’UE, le RGPD (Réglement Général de la Protection des Données) a été conçu pour “harmoniser” les lois sur la confidentialité des données dans tous ses États membres et pour fournir une protection et des droits aux individus. Le RGPD a également été créé en 2016 pour modifier la manière dont les entreprises et autres organisations peuvent traiter les informations des personnes qui interagissent avec elles. Les entreprises qui ne respectent pas ces règles s’exposent à de lourdes amendes et à des atteintes à leur réputation..

Le RGPD peut être considéré comme l’ensemble de règles de protection des données le plus solide au monde, qui améliore la manière dont les personnes peuvent accéder aux informations les concernant et impose des limites à ce que les organisations peuvent faire avec les données personnelles. La force du RGPD a été saluée comme une approche progressive de la manière dont les données personnelles des personnes devraient être traitées et des comparaisons ont été faites avec la loi californienne sur la protection de la vie privée des consommateurs California Consumer Privacy Act (2018).

Bien qu’il émane de l’UE, le RGPD peut également s’appliquer aux entreprises basées en dehors de la région. Si une entreprise américaine fait des affaires dans l’UE, le RGPD peut s’appliquer, y compris si elle contrôle des citoyens de l’UE.

Les données à caractère personnel sont au cœur du RGPD. En gros, il s’agit d’informations qui permettent d’identifier directement ou indirectement une personne vivante à partir de données disponibles. Il peut s’agir de quelque chose d’évident, comme le nom d’une personne, des données de localisation ou un nom d’utilisateur en ligne clair, ou de quelque chose de moins évident : les adresses IP et les identifiants de cookies peuvent être considérés comme des données à caractère personnel.

Le code du RGPD contient sept principes clés, énoncés à l’article 5 de la législation, qui ont été conçus pour guider la manière dont les données des personnes peuvent être traitées. Les sept principes du RGPD sont les suivants ;

  • légalité
  • équité et transparence
  • limitation de la finalité
  • minimisation des données
  • exactitude
  • limitation de l’espace de stockage
  • intégrité et confidentialité (sécurité)
  • responsabilité.

Alors que le RGPD fait peser les plus lourdes charges sur les responsables du traitement des données et les sous-traitants, la législation est conçue pour aider à protéger les droits des individus. L’ensemble des droits accordés par le GDPR aux individus sont les suivants :

  • le droit d’être informé
  • le droit d’accès
  • le droit de rectification
  • le droit à l’effacement
  • le droit de restreindre le traitement
  • le droit à la portabilité des données
  • le droit et les droits relatifs à la prise de décision automatisée et au profilage.

Le code QR est bien plus qu’un code-barres, c’est le nouveau symbole de l’économie circulaire. Pour bénéficier de tout le potentiel de cette norme mondiale, les parties prenantes pourraient renforcer leur collaboration sur l’interopérabilité des données afin de mieux faire circuler les données et d’aider les opérateurs à assumer leur responsabilité réglementaire vis-à-vis des administrations et des consommateurs.

Paul Bounaud, Responsable Pôle Agriculture, Alimentation, Cosmétique, Distribution chez GS1

La loi européenne sur les données (Data Act) et l’IoT

La loi sur la gouvernance des données et la loi sur les données font partie de la stratégie européenne en matière de données, présentée par la Commission européenne en février 2020. Cette stratégie vise à développer un marché unique des données en soutenant l’accès, le partage et la réutilisation responsables. Elle s’inscrit dans le contexte plus large du plan d’action de la Commission européenne visant à assurer la souveraineté numérique de l’Europe d’ici 2030.

La loi sur la gouvernance des données a été adoptée en mai 2022 et sera applicable en septembre 2023. Elle vise à favoriser le partage des données personnelles en mettant en place des structures d’intermédiation. Cette réglementation comprend :

  • un cadre et une assistance technique et juridique facilitant la réutilisation de certaines catégories de données protégées du secteur public (informations commerciales confidentielles, données relatives à la propriété intellectuelle)
  • certification obligatoire pour les fournisseurs de services d’intermédiation de données
  • certification volontaire pour les organisations d’altruisme de données.

La proposition législative de la Commission européenne, présentée le 23 février 2022, vise à assurer une meilleure répartition de la valeur résultant de l’utilisation des données personnelles et non personnelles entre les acteurs de l’économie des données, notamment liée à l’utilisation des objets connectés et au développement de l’internet des objets.

En tant que telle, la proposition de loi sur les données vise à :

  • faciliter le partage des données entre entreprises (B2B) et avec les consommateurs (B2C), notamment en instaurant une obligation de mise à disposition des données générées par l’utilisation des objets connectés et des services associés, moyennant une compensation juste et équitable
  • permettre l’utilisation des données détenues par les entreprises et sous réserve de la justification d’un besoin exceptionnel par les organismes publics des États membres et les institutions, agences ou organes de l’UE
  • faciliter le changement de services de traitement des données (informatique en nuage et informatique périphérique) en réglementant la relation contractuelle entre les fournisseurs de services et les consommateurs, y compris la suppression progressive des frais de changement de fournisseur pour les consommateurs
  • prévoir l’élaboration de normes d’interopérabilité pour les données et leur réutilisation dans les différents secteurs
  • mettre en place des garanties contre l’accès illégal aux données non personnelles dans le nuage par des gouvernements de pays tiers.

Les données normalisées relatives aux matières premières, à la production et à la chaîne d’approvisionnement peuvent améliorer considérablement les performances de la chaîne de valeur et faciliter la collecte d’informations sur les consommateurs. Les fabricants et les grandes marques peuvent réellement gagner en efficacité s’ils partagent des identifiants de produits normalisés appelés GTIN (Global Trade Item Number), intégrés dans un code QR avec un lien numérique GS1 pour connecter les produits au web.

Paul Bounaud, Responsable Pôle Agriculture, Alimentation, Cosmétique, Distribution chez GS1

Dans l’industrie du vin, il existe un grand nombre de petites unités hautement spécialisées. Il s’agit d’une industrie fragmentée. Certaines d’entre elles connaissent de grandes difficultés financières. Seuls les grands vins ont une stabilité financière plus favorable. Quant aux spiritueux, il y a des budgets et des ressources, des équipes. Ce sont donc des questions qui intéressent le producteur s’il a pris des mesures. Cependant, ils considèrent la technologie sans conviction. Ils ont des impératifs de coûts, des impératifs de facilité d’utilisation.
Les syndicats s’efforcent de donner de la visibilité. Il faut plus de témoignages, plus de liberté dans la circulation de l’information.

Je l’entends souvent lors d’interventions, de conférences et d’interviews, les professionnels du vin aimeraient avoir un organisme qui aiderait les producteurs sur ces questions de digitalisation. Rien que sur l’IA, je ne sais pas combien de fois j’ai entendu des producteurs me dire qu’ils sont seuls, qu’ils n’ont pas de données (sauf à payer très cher) face aux plateformes des distributeurs qui captent toutes les données… A chaque fois, ils me parlent des associations professionnelles nationales ou par vignoble, ainsi que de l’OIV. Ces associations ne sont pas parfaitement calibrées pour répondre à ce type de problème car elles ont les mêmes préoccupations sur les sujets liés au monde du vin (manque de formation, manque de moyens, charte de gouvernance les empêchant de produire des données par producteur). Nous pouvons être fiers que l’OIV ait pris à bras le corps ce sujet de la transformation numérique. L’OIV a commencé à travailler sur ce sujet il y a un peu plus d’un an avec l’aide de la société espagnole de conseil et de technologie Minsait. Après la production d’un rapport de recherche, une deuxième phase plus opérationnelle est en train de se mettre en place. A mon petit niveau, je ne peux que suggérer à l’OIV de mettre en place un laboratoire d’innovation puisque l’OIV réalise deux des quatre objectifs d’un laboratoire : 1. analyser les tendances, 2. créer de la valeur” – David BECK

Il s’agissait du quatrième article du chapitre 1 – Traçabilité. Dans le prochain article, je vous ferai part de mes recommandations quant à la technologie à choisir..