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L’IA sensorielle pour booster les ventes de box par abonnement

David BECK Academic - Economics, Society and Political science - Environment and Technologies (AI, blockchain)

Les abonnements de vin sont une façon intelligente de découvrir de nouvelles boissons. Il existe des solutions basées sur l’intelligence artificielle qui associent les vins aux préférences des consommateurs pour leur proposer des vins spécifiques. Grâce à un mélange d’apprentissage automatique, de science sensorielle et de chimie analytique, l’IA peut déterminer avec précision les préférences du palais de chaque consommateur, de sorte que les détaillants et les distributeurs puissent recommander des vins et voir leurs ventes augmenter.

L’ensemble du secteur – de la cave au distributeur, en passant par le détaillant et le consommateur – est obligé de faire des suppositions éclairées, et les risques sont élevés. Le vin sera la prochaine frontière de la personnalisation numérique, l’IA étant plus fiable que les recommandations des experts en vin.

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Cette technologie permettrait d’individualiser les recommandations en décodant les matrices de saveurs et d’arômes des vins, en analysant chimiquement des milliers de produits en laboratoire et en les comparant au palais unique de chaque individu.

Le palais d’une personne est aussi unique qu’une empreinte digitale, et c’est quelque chose que les marques peuvent utiliser à leur avantage en apprenant davantage sur ce que les gens aiment en décomposant leurs préférences via des réponses à des questions qui identifient chaque palais.

Éviter les achats non satisfaisants

Le contenu issu de la foule peut fournir une mesure de la performance moyenne d’un produit pour un grand nombre de personnes, ou les préférences d’un individu spécifique pour plusieurs produits. Ni l’un ni l’autre ne tient compte du palais, de l’expérience, du contexte ou de la culture de l’individu qui essaie de décider quel vin acheter. Le consommateur ne sait jamais quand les différences apparaîtront, et cela conduit souvent à des achats insatisfaisants.
En fin de compte, un individu doit suivre plusieurs critiques en fonction du contexte du terroir et du cépage. C’est au mieux compliqué, au pire onéreux et insoutenable. Dans les deux cas, le consommateur devra attendre que d’autres personnes évaluent les nouveaux vins avant de pouvoir prendre une décision. L’IA comprend ce que vous aimez sans l’aide de dégustateurs experts et peut fournir des recommandations précises basées sur votre palais individuel avant même que quiconque ait essayé le vin.

Que pensez-vous de l’odeur de l’herbe fraîchement coupée ?

Un algorithme interprète les nouvelles données chimiques et décode la matrice des arômes. La méthode chimique permet d’extraire plus d’un million de points de données d’une seule bouteille de vin. La première étape consiste à comprendre le goût, l’odeur et la sensation du vin pour un palais humain. Elle réduit essentiellement toute la chimie du vin – tout comme le fait le palais humain – à une saveur représentée mathématiquement.
C’est alors qu’un autre algorithme examine cette saveur, ainsi que la saveur de chaque autre vin ou sous-ensemble de vins (comme 2 000 vins dans l’inventaire d’une épicerie). L’algorithme choisit ensuite un ensemble de questions simples et trompeuses auxquelles presque tout le monde peut répondre intuitivement, mais qui sont capables de diviser les différents consommateurs tout en fonctionnant comme des analogues de nombreux composés ou groupes de composés présents dans le vin. Les consommateurs répondent une fois à un simple questionnaire et un assortiment complet de produits est classé et adapté à la personne grâce à des systèmes d’IA complexes.

Une question par exemple : “Que pensez-vous de l’odeur de l’herbe fraîchement coupée ? L’IA “sait” déjà quels composés ou groupes de composés sont responsables de cette sensation. Lorsque la réponse à cette question est connue, l’IA a appris à connaître de nombreux composés que vous pouvez aimer ou ne pas aimer.

Le bon produit, le bon prix, le bon moment et le bon endroit

On peut imaginer que l’IA construit un diagramme de Venn de questions qui “granularise” sa compréhension. Il faut poser le moins de questions possible aux clients, mais suffisamment pour comprendre 80 % ou plus de leur palais unique. À ce stade, les saveurs et les palais sont rassemblés dans un espace multidimensionnel. Les vins qui sont “plus proches” du palais sont plus susceptibles d’être de bons accords, et ceux qui sont plus éloignés sont moins susceptibles d’être de bons accords.

Les accords sont désormais réalisés par des robots IA qui en savent plus sur les palais et les saveurs. Les données indiquent que les consommateurs veulent des expériences plus personnalisées, mais qu’ils sont simultanément frustrés par le paradoxe du choix.

Il y a 10 ans, de nombreux détaillants proposaient peut-être une ou deux douzaines de bières. Aujourd’hui, il y en a couramment plus d’un millier, sans parler de tous les seltzers aromatisés et des produits prêts à boire qui sont désormais sur le marché. Le vin est confronté à ce problème depuis plus longtemps que la plupart des autres produits, mais rien n’indique qu’il va s’estomper. Des micro-distilleries au kombucha, le paradoxe du choix ne fait que s’accélérer.

La plupart des détaillants savent que les consommateurs attendent toujours “le bon produit, le bon prix, le bon moment et le bon endroit”. Pour rester compétitifs, les détaillants devront fournir les outils dont les consommateurs ont besoin pour prendre des décisions éclairées. Ceux qui y parviendront réussiront.

La fin des critiques de vin et des recommandations personnelles ?

C’est une nouvelle aube pour le secteur, qui pourra exploiter ce qu’il sait des préférences et naviguer dans les ventes de boissons de manière plus fiable. Les consommateurs s’attendent de plus en plus à savoir s’ils aimeront un produit avant de se risquer à l’acheter, et ce phénomène ne fera que s’accentuer avec le passage à la vente en ligne. Vous ne pouvez pas tenir la bouteille, lire l’étiquette ou goûter un échantillon en ligne.

D’ici cinq à dix ans, l’idée de dépenser sans cesse de l’argent pour acheter et essayer des produits que l’on finit par ne pas apprécier appartiendra au passé. L’intégration des expériences sensorielles et de la personnalisation dans le marketing des produits sera essentielle.